La campagne sucrière devait démarrer le 15 Juillet avec un essai cannes le 10 juillet, mais suite à la Commission Mixte d’Usine (CMU) du 7 juillet, tout a été annulé, car les planteurs demandaient un prix garanti de 30€ par tonne de cannes livrée qui serait payé par l’usinier tout au long de la campagne. Tout cela pour que le planteur ne soit pas redevable. Pour l’usinier, il est impossible de mettre en place un prix de la canne déconnecté de la réalité et qui ne serait pas attaché à la qualité de la matière première livrée.
Pour Tereos, propriétaire des deux sucreries, s’il est vrai qu’il ne peut pas y avoir de sucreries sans cannes, il est tout aussi vrai qu’il ne peut y avoir aucun avenir pour la canne sans sucreries. Une prochaine réunion du CPCS (Comité Paritaire de la Canne et su Sucre) est prévue mardi pour trouver un accord, et fixé une date de démarrage de cette campagne sucrière qui sera catastrophique avec moins de 1 millions de tonnes de canne.
Les propriétaires des 3 grandes distilleries de l’île sont inquiets pour leurs exportations de rhum. Ils sont dépendants des sucreries qui leur fournissent leur matière première : la mélasse. Pour fonctionner correctement, ces distilleries ont besoin de 55 000 tonnes de mélasse, soit 1,5 millions de tonnes de canne. Cette année, tous les stocks sont épuisés avec les cuves de mélasse qui sont vides. Les rhumiers sont inquiets pour l’exportation vers les gros clients européens, qui représentent 85% de leur production. Ils pourraient acheter et importer un bateau de mélasse, mais notre rhum perdrait son identité géographique (IG) qui précise que l’alcool est fabriqué à partir de la canne et de la mélasse de la Réunion.